Sept ans du record au Cervin
Sept ans du record au Cervin
Quand j'étais petit, une affiche du Cervin décorait le mur de ma chambre. Sa forme pyramidale m'hypnotisait et me faisait rêver, sans imaginer qu'un jour je serais prêt à relever le défi d'atteindre son sommet à 4 476 mètres. L'un de mes idoles d'enfance est Bruno Brunod, né dans la Vallée d'Aoste (Italie), une ville très proche du Cervin. Il est une légende des courses de montagne et celui qui détenait le record de cette montagne depuis 1995 avec un temps de 3 heures et 14 minutes.
Près de deux décennies plus tard, j'étais sur le point d'essayer de battre ce temps. J'ai décidé de suivre la route que Brunod avait empruntée pour marquer son empreinte, la route classique du Lion d'Aresta avec le point de départ et d'arrivée indiqué sur la place de l'église de Cervinia. La date choisie pour la tentative serait le 21 août 2013. Au cours des jours précédents, j'ai fait plusieurs expéditions afin d'examiner chaque partie du parcours afin et de ne perdre aucun détail du parcours.
REVIVEZ LE DÉFI SUR 'DÉJAME VIVIR'
L'ascension se compose de trois étapes différentes. La première est, principalement, une zone de chemins de terre très semblables à ceux que l'on trouve dans les courses de trail running. La deuxième étape est une montée sur neige très technique, où la concentration doit être maximale. Enfin, le dernier obstacle pour atteindre le sommet est un kilomètre formé par plusieurs tronçons de troisième et quatrième degré d'escalade avec des cordes fixes.
Dans le film Déjame vivir, vous pourrez apprécier les tenants et aboutissants du défi, pour moi, le plus difficile de l'alpinisme en raison du temps à battre et de la difficulté technique que représente le Cervin.
Déjame Vivir en Français from Summits of My Life on Vimeo.
Mais je n'étais pas seul, Bruno Brunod m'avait tenu compagnie les jours précédents, tout comme mon équipe habituelle. L'un des moments les plus spéciaux a été la dernière partie de la descente, ou Brunod a couru à mes côtés pour me rappeler qu'il était possible de battre son exploit, comme il me l'avait prédit la veille. Ça été le cas. J'ai couronné le sommet en 1h 56' 15", ce qui m'a permis de descendre plus tranquillement. Au total, j'ai parcouru les 17,48 km en 2h 52'02" et j'ai dépassé, 18 ans plus tard, mon référent de 22 minutes. Un défi magique, le troisième de Summits of My Life.