Club de lecture Kilian Jornet
Des livres de fiction pour la première édition du club de lecture
Le Grand Cahier - Agota Kristof
Klaus et Lucas sont jumeaux. La ville est en guerre, et ils sont envoyés à la campagne, chez leur grand-mère. Une grand-mère affreuse, sale et méchante, qui leur mènera la vie dure. Pour faire face aux atrocités qui les entourent, Klaus et Lucas se serrent les coudes, deviennent inséparables. Jusqu'à ce que le déroulement de l'Histoire, ravageur et implacable, bouleverse à jamais leur destin.
L'insoutenable légèreté de l'être (Milan Kundera)
«Qu'est-il resté des agonisants du Cambodge ? Une grande photo de la star américaine tenant dans ses bras un enfant jaune. Qu'est-il resté de Tomas ? Une inscription : Il voulait le Royaume de Dieu sur la terre. Qu'est-il resté de Beethoven ? Un homme morose à l'invraisemblable crinière, qui prononce d'une voix sombre : "Es muss sein !" Qu'est-il resté de Franz ? Une inscription : Après un long égarement, le retour. Et ainsi de suite, et ainsi de suite. Avant d'être oubliés, nous serons changés en kitsch. Le kitsch, c'est la station de correspondance entre l'être et l'oubli.»
Le marin rejeté par la mer (Yukio Mishima)
Noboru, garçon de treize ans, surprend les amours de sa mère, jeune veuve qui dirige une boutique de confection élégante à Yokohama, avec un officier de marine marchande, Ryûji. Noboru fait partie d'une bande de garçons de son âge qui se veulent des «durs». D'abord admirateur, ainsi que toute la bande, de ce marin qui va être son beau-père, Noboru, sous l'influence du chef de bande, ne tarde pas à découvrir que celui dont il faisait un héros n'est qu'un brave homme, affectueux et honnête, type exécré du père de famille traditionnel. Selon les recettes éprouvées de la psychologie militaire adulte, le chef des enfants, pour endurcir leur cœur, les fait procéder sur un chat à la répétition du sacrifice humain qu'ils ont décidé d'accomplir. Ryûji subira le sort du chat. Mais comment avoir raison du colosse qu'il est à leurs yeux ? Les rôles sont distribués, les préparatifs soigneusement agencés. Ils parviendront à l'endormir, lui faisant absorber un thé drogué. Par cette atroce et admirable histoire, Mishima met ainsi en évidence ce que la sauvagerie spontanée des adolescents doit à l'idéalisation de la force et du sacrifice de soi.
«Quand la sonnerie a encore retenti, que la porte du box s'est ouverte, c'est le silence de la salle qui est monté vers moi, le silence, et cette singulière sensation que j'ai eue lorsque j'ai constaté que le jeune journaliste avait détourné les yeux. Je n'ai pas regardé du côté de Marie. Je n'en ai pas eu le temps parce que le président m'a dit dans une forme bizarre que j'aurais la tête tranchée sur une place publique au nom du peuple français...»